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DOCUMENTS INÉDITS SUR GASSENDI.

Il est au village et s’amuse tousjours à lire dans toute sorte de livres qu’il rencontre, les apprend par cœur, puis les récite à ses compagnons[1].

1597. — Aagé de six ans.

Il est au village.

1598. — Aagé de sept ans.

Il est au village.

1599. — Aagé de huict ans.

Sur la fin de l’année il va à Digne pour estudier au latin[2].

1600. — Aagé de neuf ans.

Il estudie à Digne et apprend l’arithmétique.

1601. — Aagé de dix ans.

Il va estudier dans la ville de Riez[3].

1602. — Aagé de unze ans.

Il revient estudier à Digne.

Antoine de Boulogne, Évesque de Digne[4] fesant sa visite à Champtercier, nostre Pierre luy fit une petite harangue latine dans l’église dudit lieu, au grand estonnement d’un chacun[5]

1603. — Aagé de douze ans.

Il prend la tonsure et la confirmation d’Antoine de Boloigne, Évesque de Digne.

Il continue d’estudier à Digne.

1604. — Aagé de treize ans.

Il continue d’estudier à Digne.

1605. — Aagé de quatorze ans.

Il continue d’estudier à Digne.

1606. — Aagé de quinze ans.

Il continue d’estudier à Digne. Dans cete année là, comme dans les deux ou

  1. Ces récitations de toute sorte de livres ont été prises pour les déclamations de sermons dont il a été question dans la note précédente.
  2. Tous les biographes, même l’exact Bougerel, ont ignoré que Gassendi alla commencer ses études à Digne, à la fin de l’année 1599. On a cru, sur la foi des mémoires manuscrits de François Decornis, doyen des avocats de Provence (voir Bougerel, p. 3), que ce fut le curé de Champtercier qui lui apprit la langue latine. On ajoute que l’ardeur du petit écolier était si grande, que, le jour ne lui suffisant pas, il étudiait encore une partie de la nuit à la lueur de la lampe de l’église. C’est de la légende, mais non de l’histoire, et M. B. Aubé (Nouvelle Biographie générale, t. XIX, col. 566) a eu bien raison de dire : « Il est bon de se défier de ces détails puérils qui n’ajoutent rien à l’éclat des renommées, et qu’une admiration superstitieuse introduit si souvent après coup dans la vie des grands hommes. »
  3. Aujourd’hui chef-lieu de canton de l’arrondissement de Digne, à quarante kilomètres de cette ville. Riez était alors un siège épiscopal qui a été supprimé en 1790. Ni Bougerel, ni les autres biographes n’ont su que Gassendi, à dix ans, avait étudié dans la ville de Riez.
  4. Antoine de Boulogne siégea de 1602 à 1615.
  5. Nicolas Taxil, prévôt de l’église de Digne, dont on trouvera ci-après une lettre inédite (no IV), raconte dans l’Oraison funèbre de Gassendi (Lyon, 1656. in-8o), que le prélat, surpris et charmé de la grâce avec laquelle il avait été harangué, s’écria que cet enfant serait un jour la merveille de son siècle.