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DOCUMENTS INÉDITS SUR GASSENDI.

Au mois d’avril il estoit à Digne.

Il alla observer la hauteur méridienne de Marseille avec M. du Peiresk, après avoir observé l’éclipse de lune par laquelle il descouvre le court chemin de l’Orient[1].

Comes Marchœvillans, orator regius, Constantinopolim Peirum vuli ducere[2]. Claudius Hardyæus eum instramenta observatotia donat[3].

Antonius Arbaudus Bargemonius, Aquenvis Ecclesiæ præpositus, Sistoriensis Episcopus, amicus suus[4].

Nobilis Franciscus Villanovanus, Flayoscis Baro, Marchionis Transii germanus, fuit Petri[5], linguæ græcæ omni quæque historiæ callentissimus[6].

1636. — Aagé de quarante et cinq ans.

Au mois de mars il estoit à Digne.

Au mois d’aoust il estoit à Digne.

  1. Voir ce qu’en dit Bougerel (p. 169), d’après une lettre de Gassendi à Diodati, l’intime ami de Galilée. L’éclipse de lune dont il est ici question arriva le 27 août 1635. Sur les observations relatives au méridien de Marseille, voir encore Bougerel (pp. 166-168).
  2. C’est là Henri de Gournay, en faveur duquel, le 31 janvier 1622, la terre de Marcheville fut érigée en comté par Henri, duc de Lorraine. Le rédacteur des Mémoires a commis, en ce passage, un anachronisme : le comte de Marcheville, nommé ambassadeur à Constantinople, dès 1630, ne voulut pas emmener avec lui Gassendi cinq ans plus tard, car il partit pour aller occuper son poste avant la fin du mois de juillet 1631. Gassendi avait eu l’intention de suivre le comte de Marcheville en Orient, comme le prouvent diverses lettres qu’il écrivit à ce sujet à Galilée, à Gotius, à Le Myre, etc.
  3. Claude Hardy, conseiller au parlement de Paris, fut un de ceux qui, sous la direction de Montmor, eurent soin, avec Antoine de La Poterie et Jean Chapelain, de l’édition des Œuvres complètes de Gassendi (Lyon, 1658. 5 vol. in-fo). Aucun des biographes de Gassendi n’a signalé la générosité avec laquelle Claude Hardy lui donna ses instruments astronomiques.
  4. Nous avons déjà vu qu’Antoine d’Arbaud, avait été un des premiers et des meilleurs amis de Gassendi.
  5. Ce François de Villeneuve, frère du marquis de Trans, appartenait à une des plus vieilles et des plus illustres maison de Provence. Voir le Dictionnaire de Moréri, au mot Villeneuve.
  6. Je transcris callentissimus, mais quand même il y aurait calentissimus, je doute que le mot soit d’une pure latinité. Ne soyons pas étonnés, du reste, de trouver dans le baron de Flayosc, un si fervent adorateur de la langue grecque et de l’histoire : la famille de Villeneuve a, de tous temps, — même de nos jours, où deux de ses représentants, le vicomte de Villeneuve-Bargemont et le marquis de Villeneuve-Trans, mérité par leurs beaux travaux d’être membres de l’Institut, — La famille de Villeneuve, dis-je a, de tout temps eu le culte des lettres, ajoutant ainsi d’âge en âge à l’éclat de sa noblesse : je me contenterai de rappeler que Guillaume de Villeneuve, maître d’hôtel de Charles VIII, nous a laissé sur l’expédition de Naples des mémoires qui comptent parmi les meilleurs du XVe siècle, et qu’Arnauld de Villeneuve, marquis des Arcs, et son frère cadet, l’un l’autre célébrés par Malherbe, passèrent pour deux des gentilhomme les plus savants et les plus spirituels de leur époque, le dernier ayant écrit avec succès en prose comme en vers.