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Maure et Mlle  de Bellebat m’ont toutes fort demandé de vos nouvelles…

Il est question encore de la plupart de ces femmes d’élite, dont le nom seul faisait battre plus vite le cœur du plus sensible des philosophes, M. Victor Cousin, qu’un de ses amis surnommait plaisamment l’amoureux des onze mille… vierges du xviie siècle, il est, dis-je, question de la plupart de ces femmes d’élite dans une lettre du 19 février 1639 (p. 390). Chapelain, après avoir dit à la châtelaine de Buzet que l’on parle bien souvent d’elle à l’hôtel de Rambouillet, ajoute :

J’ay veu Mme  de Clermont, Mlles  ses filles et Mlle  Paulet, qui se sont tenues fort obligées de l’ordre que vous m’avez donné pour elles. La dernière m’a promis de faire sçavoir à Mme  la comtesse de Maure et à Mlle  de Bellebat l’estonnement où vous avés esté d’apprendre qu’elles n’avoient point receu vos lettres. Cet été, vous verrés Mlle  de Bellebat en Gascoigne, où elle accompagnera son frère aisné, et Mlle  Paulet m’a dit qu’entre ses joyes, elle met celle de vous voir[1]. J’ay aussy trouvé toutes les lettres que vous avés escrites de deça sensées et civiles, et qui semblent ne vous donner pas de peine, qui est la dernière perfection des lettres[2].

Négligeons une lettre du 25 mars (p. 405), où Chapelain parle à Mme  de Flamarens avec une affection vraiment touchante de sa grossesse, lui prodiguant toute sorte de bons conseils, une lettre du 9 juin, où il lui tient, à propos des ménagements dus au caractère emporté de Mme  de la Trousse, le langage d’un sage et sûr ami ; mais reproduisons en partie une lettre de félicitations, du 25 juin, à l’heureuse mère (p. 441) :

Madame, je loue et bénis Dieu de vostre bonne délivrance et je le loue et bénis au double de ce qu’il luy a pleu vous rendre le fils

  1. Mlle  Paulet allait souvent en Gascogne chez Mme  de Clermont, sa grande amie, et elle mourut dans le château de Clermont-Dessus (arrondissement d’Agen, canton de Puymirol), comme je l’ai rappelé dans la Revue de Gascogne (t. xvii, 1876, p. 427).
  2. Quel dommage que l’on n’ait conservé aucune des lettres écrites par Mme  de Flamarens soit à ses amies, soit à Chapelain !