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LA MARQUISE DE FLAMARENS

Les écrivains du xviie siècle ne nous ont rien dit de Marie-Françoise Le Hardy de la Trousse, femme d’Antoine-Agesilan de Grossolles, chevalier, marquis de Flamarens, baron de Montastruc, seigneur de Buzet, la Barthe, etc. Mme de Sévigné elle-même, qui était la nièce par alliance d’un de ses frères, François Le Hardy, marquis de la Trousse, maréchal des camps et armées du Roi[1], se contente de la nommer en courant[2]. Une seule explication peut être donnée du silence que les contemporains ont gardé sur cette femme, qui eut en partage les plus précieuses qualités du cœur et de l’esprit : elle passa presque toute sa vie en province, sur les terres de son mari, et, ensevelie dans la solitude, elle s’y fit complètement oublier de ce brillant Paris qui abandonne si vite ceux qu’il perd de vue. Je voudrais amener un rayon de lumière sur ce front voilé. Je suis doublement attiré vers ce pieux devoir, d’abord parce que la marquise de Flamarens est une gasconne d’adoption, et que je me considère comme son compatriote, ensuite parce qu’elle fut la meilleure amie de Chapelain et qu’à ce titre elle devient encore plus chère à l’éditeur des Lettres du célèbre académicien.

Ce sont précisément ces lettres qui nous apprennent à

  1. Il avait épousé Henriette de Coulanges, sœur de Marie de Coulanges, cette dernière, mère de Mme de Sévigné. Non-seulement, comme on l’a prétendu dans une note des Lettres de Mme de Sévigné (édition des Grands écrivains de la France, t. v, p. 310, note 6), les deux marquises n’étaient pas cousines-germaines, mais il n’y avait même pas entre elles le plus petit lien de parenté.
  2. Tome vi, p. 284 de l’édition qui vient d’être citée.