Page:Tamizey de Larroque - Lettres toulousaines.djvu/13

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que vous ayés hazardé une santé qui m’est si chère, et que vous ayés entrepris ce voyage à contre-temps et en une conjoncture qui me fait apprehender beaucoup de difficultés en vostre retour. Ce n’est pas que je croye que Monsieur vostre père nous veuille envier le contentement de vous revoir. Il est trop bon et trop raisonable pour vous tenir loing d’un lieu où vous estes tant aymé, et où nous espérons de voir en repos, mais avec un charitable desplaisir, les désordres dont l’Estat est menacé, si le bon Dieu n’a pitié de son peuple. Revenés donc le plustost qu’il vous sera possible pour faire icy la cour aux Muses que la terreur des armes va faire refugier dans nostre ville. Tous vos amis vous y attendent avec impatience et moy plus que tous, comme estant celuy qui ne cède à personne l’honneur de me pouvoir dire,

Monsieur,

+++Monsieur, Vostre très-humble et très-obéissant serviteur,

CASENEUVE.

Tolose, ce 24 octobre 1651.

Monsieur vostre père prendra, s’il lui plait, à gré que je luy baise très-humblement les mains. Messieurs de Medon et de Bosc[1] et ma cousine vous remercient de l’honneur de vostre souvenir.

  1. Ce de Bosc était-il le libraire toulousain qui fut chargé de la vente de la plupart des ouvrages de Caseneuve, et notamment de son roman : La Carité ou Cyprienne amoureuse (in-8°), de son traité de I’Institution de ! a Noblesse (in-12), et de son livre sur la Catalogne française (in-4°) ?