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nouvelles, je croy qu’aucune de mes lettres ne, vous a esté rendue. Je ne sçay pas mesme sy M. Barie, que j’avois prié de vous aler saluer de ma part, m’aura rendu cet office que de vous estre alé témoigner ma reconnoissance d’un sy riche présant. Je me creins bien, monsieur, qu’il ne m’aist oublié, et que n’ayant de pensées que pour le Ciel, il n’aist creu que ces sortes de devoirs de la vie civile pouvoint estre oubliés sans faire aucun préjudice à l’amitié. Maintenant que j’ay monsieur de Reilhac à Paris, je suis certein qu’il vous ira rendre en mon nom ce que je vous doibs, et qu’il sçaura vous persuader efficacement, s’il est permis d’uzer de ce terme (1), qu’il n’est point d’homme qui vous honore plus que moy. Il vous dira que, quoyque je sois infiniment au dessoubs de ce que vous valez, je sçay néantmoins estimer infiniement ce qui fait vostre mérite. Il vous dira encore que je ne suis point jaloux de vous voir élever en gloire, et que ce m’est une satisfaction que je ne vous sçaurois exprimer, de vous voir au rang des héros. Mais au mesme temps qu’il vous temoignera mes sentiments, agréez qu’il exige de vous que vous m’aymerés tousjours et qu’il en retire une obligation de vostre bouche et de vostre plume. Faites-moy soa.voir vos desseins de littérature et à quel ouvrage vous estes meintenant occupé, et sy l’on ne doibt jamais plus espérer de vous voir en province un jour. Je vous demanderai un estat exact de ce qui se passe dans la Republique des lettres, mais ce ne sera qu’après que vous m’aurez fait connoitre que vous pouvez prendre cette peine pour t’amour de moy sans rompre le cours de vos sérieuses occupations. Cependant, monsieur, honorés-moy tousjours do vostre amitié et croyés-moyparfaictement, Monsieur,

Vostre très-humble et très-obeissant serviteur, MEDON.

De Toibse, ce 27 avril 1665 (2).

Monsieur Maran (3) vous salue de ses recommendations. (1) B/):Mcemen<est déjà dans Amyet, mais ce mot a été pea employé, même au ïvn* siécle, et je ne lotrouve ni dans Malherbe, nt dans Corneille, ni dans M"’ de Sevigne.

(2) A la page 261 et à la page 253 du volume où se trouve cette lettre, on en voi deux autres écrites en latin, en 1653 et en 1955, à Baluze, alors simple avocat en paiement à TnHe. Dans la dernière de ces lettres, Medon complimente son ami au sujet de sa dissertation sur saint Sacerdos c Ctarfssimo Stéphane Batnsio sno Bernardns Medonms S. P. D.-Vidi disqaMHoMmchronoiopcMn tnam de divo Sacer.dote, episcopo vestrate, non sine snmma animi votnptate, Balazi amantissime.eto.t (8) Ce Maran était un Bisd’nn célébre professeur de l’université de ’fontonse, 6nHlaume Natan, mort en 1621, à 72 ans, laissant ptMienrs ouvrages de jurisprudence