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TROIS LETTRES


de


PIERRE DE CASENEUVE.


Je me suis beaucoup occupé, jusqu’à ce jour, des hommes célèbres de la Guyenne et de la Gascogne, mais je m’accuse d’avoir singulièrement négligé les hommes célèbres du Languedoc. Agen, Auch, Bordeaux, m’ont trop fait oublier Toulouse. Sans doute il faut aimer les siens avant tout, mais il faut aimer aussi ses voisins. Je voudrais réparer un peu mes torts à l’égard de Toulouse, et dans ce recueil, qui n’est pas seulement la Revue de Gascogne, qui est encore la Revue de tout le pays baigné par la Garonne et par les affluents de ce beau fleuve, je saluerai d’abord la mémoire d’un des érudits qui font le plus d’honneur à la province de Languedoc.

Pierre de Caseneuve, né à Toulouse le 31 octobre 1591, mourut dans cette ville le 31 octobre 1652[1]. Toute sa vie se partagea entre l’étude et la piété, et saint prêtre autant que savant consciencieux, le prébendier de l’église de Saint-Etienne laissa une réputation doublement glorieuse.

Sa biographie a été très-bien retracée par son ami Bernard Medon, docte magistrat, qui est lui aussi une illustration toulousaine. Cette biographie, écrite en un latin élégant, et dédiée à Nicolas Heinsius (Viro amplissimo Nicolao Heinsio), parut pour la première fois à Toulouse (in-4°) en 1656, et, de nou- <references>

  1. Dans la Biographie toulousaine, on a cru devoir nous apprendre qu’il mourut « d’une fièvre pestilentielle dont il fut attaqué. » Il est évident que, puisqu’il en mourut, c’est qu’il en avait été attaqué ; et ceci rappelle beaucoup trop le vers de Saint-Amand : « Et joyeux à sa mère offre un caillou qu’il tient. » Encore s’il n’y avait que des pléonasmes dans la Biographie toulousaine !