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veau, en 1689, en tête de l’Origine des jeux fleuraux (sic) de Toulouse par feu M. de Caseneuve (chez Raymond Bosc, in-4o)[1].

On trouvera une excellente analyse de ce morceau dans la dernière édition du Dictionnaire étymologique de la langue française par M. Ménage avec les origines françoises de M. de Caseneuve, les additions du P. Louis Jacob et de M.Simon de Valhebert, etc., le tout mis en ordre, corrigé et augmenté par A. F. Jault, docteur en médecine et professeur en langue syriaque au collège royal (Paris, 1750, in-fo), ainsi que dans l’avant-dernière édition du même ouvrage publiée, en 1694 (in-fo) par M. Simon de Valhebert, de l’Académie des sciences (Préface sur les Origines de la langue française). Simon de Valhebert débute ainsi : « Le nom de M. de Caseneuve n’est pas inconnu dans la république des lettres. Tous les beaux ouvrages qu’il a donnés au public de son vivant, et ceux qu’on a pris soin de publier après sa mort[2], font assez connoitre quel étoit son mérite dans les sciences. » À l’abrégé de la notice de Medon, S. de Valhebert a joint d’abondants détails sur ce qui se passa entre Caseneuve et Ménage au sujet du travail philologique auquel chacun d’eux s’était livré en même temps, et il n’a pas manqué de relever l’intérêt de son récit par la publication d’une lettre de Caseneuve à son rival (du 18 novembre 1650), lettre pleine de bonté et de modestie, et qui prouve que Medon n’employait pas une vaine phrase, quand il disait au commencement de

  1. C’est dans ce traité que Caseneuve, comme je l’ai rappelé (Vies des Poètes gascons, p. 44), a si clairement montré que Clémence Isaure n’exista jamais. Pourquoi ne remplacerait-on pas, à l’académie des jeux floraux, l’impossible éloge annuel de dame Clémence par l’éloge successif de toutes les réelles célébrités du Midi ? Il est bien temps de substituer à de frivoles banalités, à des riens harmonieux (nugæ canoræae), des discours instructifs, et pendant lesquels orateurs et auditeurs pourraient enfin se regarder sans rire et sans bâiller.
  2. La double liste des ouvrages imprimés et manuscrits de Pierre de Caseneuve a été très-exactement dressée par Medon, à la fin de son opuscule. Cette liste a été reproduite par Simon de Valhebert. On la retrouvera dans le tome XVIII des Mémoires de Niceron, dans le Moréri de 1769, dans la Bibliothèque historique de la France (édition de 1768-78), et, plus ou moins complète, dans tous les recueils biographiques de notre temps.