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Baptiste de Villepreux, écuyer, mon neveu, consequemment son cousin-germain. Je luy ay constitué pour porter en dot à son mari dix mille livres, sçavoir mille livres à elle léguées par demoiselle Beaufossé de Fontainemarie, sa grande tante, cinq cens livres que luy légua ma mère, et huit mille cinq cents livres pour luy tenir lieu de tous les droits qu’elle pourroit prétendre sur mes biens après ma mort, laquelle susdite somme de dix mille livres je luy ay payé comptant. Sa mère luy a également constitué de son chef, pareille somme de dix mille livres sans intérêts payables un an aprez le decez de M. Dublan, son père, ou après celuy de nous deux qui aura survequ, comme il paroit par le contract de mariage en datte du 21 avril 1777 retenu par Dupouy, notaire royal de cette ville.

Je luy ay donné de plus vingt-cinq louis, autrement six cens livres de présent, en outre une table de toilette qui m’a couté trente-six livres, et deux louis lorsqu’elle partit pour aller à Bordeaux y voir son grand père ; sa mère luy a donné une belle robe, coiffe a dentelle, chemises, et autres petits effets, et son grand-père M. Dublan, qui est son parrain, luy donna douze louis, autrement deux cents quatre vingts huit livres, la chaine en or, qu’il a fait acheter à Paris, et qui a couté six cents livres. Elle n’a pas voulu que son mari luy ait donné d’autres bijoux.

Comme Madame de Villepreux, ma sœur, n’a pas voulu donner son consentement à ce mariage, son fils a été forcé de luy faire les actes de respects, qui sont de règle en pareil cas, et elle les a soufferts tous les trois, ce qui nous a très mortifiez[1] ; elle n’a pas voulu assister consequemment ny au contract, ny à la noce ; elle n’a rien donné ni promis à son fils. Ce mariage a été approuvé de tout le monde parce qu’effectivement M. de Villepreux a beaucoup de religion, de bonnes mœurs, un bon caractère, et que je ne pouvois mieux placer ma fille, ny luy s’associer avec une personne qui sympatisat à ses gouts mieux que ma fille, ce qui nous fait espérer qu’ils

  1. J’ai vu dans les Archives de M. Boisvert la première sommation respectueuse faite à M. de Villepreux, par Dupuy, notaire de Marmande, le 5 avril 1777. J.-B. de Villepreux, le futur époux, y fait un grand éloge de sa cousine germaine, « Mademoiselle Marie-Marguerite de Fontainemarie, fille aînée de messire Jean-Baptiste de Fontainemarie, écuyer, seigneur de Castecu, et Valaduc, ancien conseiller en la Cour des Aydes, etc. » On mentionne dans la pièce les dispenses de la Cour de Rome, données pour cause honnête, ob causam honestam.