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Page:Tamizey de Larroque - Notes et documents inédits.djvu/23

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J’ai trouvé, à la Bibliothèque nationale, une autre lettre inédite de François de Foix, en tête d’un manuscrit également inédit intitulé : Traicté du Saint-Sacrement par lequel plusieurs intelligences divines, jusqu’à présent couvertes, sont esclaircies pour rendre la cognoissance d’icelluy purgé de la pluspart des disputes qui perturbent ce jourd’huy grand nombre du peuple de Dieu, le tout prins des sainctes lettres par François monsieur de Foix, de la famille de Candalle, captal Buchz et evesque d’Ayre[1]. La voici :


Au Roy.


Il plairra, Sire, à Vostre Magesté avoir souvenance que, au mois d’aoust en l’an du salut 1566, je présentay à Villiers Cousteres au feu roy vostre frere Charles de bonne memoire, ung livre faict sur les ellementz de la géométrie qu’il luy avoit pleu me commander luy estre dédié. Je receuz lors de vostre clémence cest honneur, de ce qu’il vous pleust en accepter ung de ma main avec tel signe de contentement, que j’eulx ung grand ennuy de n’avoir quelque aultre ceuvre de mon trabail pour avoir cest honneur de la dédier à Vostre Magesté, et parvenir à l’heur de vous faire quelque servisse, satis-

    oncle en y a, je ne sçay qui le mout à y en tenir. Tant y a, Sire, que je suys resolu vous aller très humblement baiser les mains et recepvoir les commandementz desquel il vous plaira m’honnorer. Je verray y allant Monsieur l’evesque d’Aire, mon oncle, et sçauray de luy l’occasion pour laquelle il s’est mis dans ledict prieuré afin que je en puisse randre conte certain à V. M. pour ayant entendu ce qui en est, il vous plaise en ordonner vostre volonté. Cependant vous baisant très humblement les mains, je prie Dieu, Sire, vous maintenir en très bonne santé et donner très longue et très prospère vie.

    De Castelnau de Barbarenx en Aslarac, ce premier d’avril 1572.
    Vostre très humble et très obéyssant suget et serviteur
    Henry de Foix »

    Henry de Foix fut tué, l’année suivante, au siége de Sommières. Son précoce trépas fut déploré par un poéte gascon, Jean de la Jessée : Gessei Mauvesii in obitum nobil. Henrici Flussatæ, comitis Candallæ, nænia. Paris 1573. Le poème est dédié à François de Foix, évêque d’Aire. La Gessée composa sur le même sujet un autre opuscule intitulé : le tombeau de Henri de Foix, et dédié au maréchal d’Anville, beau-frère du jeune comte de Candalle (Paris, 1573, petit in-8o de 12 feuillets).

  1. Fonds français, 1886. in-4ode 144 pages.