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Saint-Martin à la pointe du Plomb. L’offre des intrépides nageurs est acceptée. Ils se dépouillent de leurs vêtements ; on leur attache les lettres de Toiras au cou [l’amiral oublie de dire que ces lettres furent mises dans des boîtes de fer-blanc enduites de cire] et, la nuit venue, par un temps obscur, ils entrent dans la mer, au pied même des remparts de la citadelle. Leur intention est d’aller aborder à la pointe Saint-Marc, à l’endroit où se trouvait alors et se trouve encore le moulin de Laleu. Un trajet de onze ou douze kilomètres à la nage, fût-il favorisé par le courant, paraîtra non sans raison, je crois, au-dessus des forces humaines. Aussi les soldats de Toiras ont-ils songé à l’abréger. Ils savent que les Anglais ont échelonné des corps de garde tout le long de la côte, à la distance de cinquante pas environ l’un de l’autre. Il ne sera nécessaire d’abandonner la plage et de se mettre à l’eau que pour dépasser ces postes occupés chacun par une dizaine de soldats tout au plus. Grâce à ces alternatives de marche et de nage les messagers de Toiras atteignent sans trop de fatigue le fort de la Prée. Là, ils sont reçus par le commandant du fort, le sieur de Barrière, qui leur confie de nouvelles dépêches et ils se remet-