Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/101

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demanda, me fit chercher et expira. La vieille femme acheta un cercueil chez les marchands, qui transportèrent dans un wagon le corps de mon père jusqu’à leur maison, du même côté du grand portage, pour l’enterrer dans le cimetière des blancs. Ses deux fils et le jeune homme qui l’avait tué accompagnèrent son corps ; peu s’en fallut que le meurtrier ne fût tué par un de mes frères, mais l’autre retint son bras au moment où il allait frapper.

Peu de temps après la mort de mon père, nous reprimes notre marche vers la rivière Rouge. Mon frère Ke-war-tin était porté en litière, comme auparavant, toutes les fois qu’il fallait le tirer du canot ; nous avions passé deux portages et nous arrivions au troisième, appelé le portage du Moose, quand il nous dit : « Je vais mourir ici, je ne puis aller plus loin. » Net-no-kwa se décida à s’arrêter, et le reste de notre bande continua sa route avec une partie même de notre famille. Il ne resta que la vieille femme,