Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/150

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la cabane, sur un point près duquel sa sagacité lui indiquait que le troupeau devait passer. Les Indiens firent feu, tous manquèrent leur coup; les bisons passèrent à ma portée, et j’eus le bonheur de tuer une grande femelle ; c’était mon premier bison, ma mère témoigna une satisfaction très vive.

Peu après, les Indiens me laissèrent avec Net-no-kwa, une des jeunes femmes et trois enfans ; ils avaient tué, avant leur départ, beaucoup de bisons dont nous boucanâmes un grand nombre de morceaux; ces provisions nous durèrent quelque temps. Je vis bientôt que je pouvais, moi aussi, réussir à la chasse des bisons, et pendant longtemps les vivres ne nous manquèrent pas. Un jour, une vieille femelle que j’avais blessée vint, quoiqu’elle n’eût point de petit, se jeter sur moi, et j’eus beaucoup de peine à lui échapper en grimpant sur un arbre ; elle était furieuse bien moins de sa blessure que de la poursuite des chiens. Il est, je crois, bien rare qu’une fe-