Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/161

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un ours pour nourrir mes enfans qui ont faim. Vous trouverez cet animal dans un petit bois au milieu de la prairie, partez sur-le-champ; l’ours ne s’enfuira pas, quand même il vous verrait venir. »

« Non, ma mère, répondit Wa-me-gon-a-biew, il est trop tard à présent ; le soleil va se coucher, et il sera difficile de suivre une trace dans la neige ; demain Shaw-shaw-wa-ne-ba-se partira avec une couverture et une petite chaudière ; dans le jour, j’irai tuer l’ours ; mon jeune frère me rejoindra, et nous passerons la nuit dans l’endroit où l’ours aura été rencontré. »

La vieille femme ne céda point à l’opinion du chasseur, il s’ensuivit une altercation et des paroles vives, car Wa-me-gon-a-biew avait peu de respect pour sa mère, et, ce qu’à peine aurait osé un autre Indien, il se moquait de ses prétentions à communiquer avec le Grand Esprit ; il la plaisanta surtout de ce qu’elle avait dit que l’ours ne fuirait pas s’il voyait venir des chas-