Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/194

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Comme nous allions nous rembarquer, quelques canots de traiteurs vinrent à passer, et la vieille femme, qui n’était pas bien remise encore de sa dernière ivrognerie, leur vendit notre poisson pour du rhum ; les traiteurs continuèrent à passer pendant la journée, mais je cachai à Netno-kwa assez de poissons pour obtenir, en échange, un grand sac de grain et de graisse. La vieille femme, revenue à elle-même, fut très satisfaite de ma conduite.

Au milieu du lac des Bois s’élève, à une assez grande hauteur, une petite île rocailleuse, presque sans arbres et sans buissons ; elle était alors couverte de jeunes mouettes et cormorans, dont je tuai un grand nombre à coups de bâton ; nous en choisîmes cent vingt des plus gras pour les boucaner, et nous les emportâmes comme provisions de voyage. De là, nous allâmes jusqu’à la rivière Rouge ; en la descendant, je tirai sur la berge un ours énorme ; il poussa des cris étranges, tomba dans l’eau, et disparut.