Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/195

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A l’endroit nommé dans la suite Pembinah, où le Nebeninnah-ne-sebee se jette dans la rivière Rouge, avait existé un comptoir ; nous n’y trouvâmes ni blancs ni Indiens, et, comme nous n’avions pas de provisions en abondance, nous continuâmes notre marche toute la nuit, avec l’espoir de faire bientôt quelque rencontre. Le lendemain, au lever du soleil, nous descendîmes à terre, et la vieille femme, en ramassant du bois, découvrit quelques bisons à travers les arbres ; j’y courus aussitôt, et je tuai un mâle ; mais, voyant qu’il était très maigre, je me traînai un peu plus loin et tirai une grande femelle fort grasse, qui alla tomber à quelque distance, dans une prairie ouverte ; un mâle qui la suivait m’aperçut à trois ou quatre cents toises, et s’élança contre moi avec tant de fureur, qu’il me parut prudent de faire retraite dans le bois. Nous passâmes la journée entière dans les alentours, et plusieurs fois je tentai de m’approcher de ma proie ; mais le bison faisait si bonne