Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/199

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en exigeait. Un matin, de bonne heure, vers le milieu de l’hiver, je lançai un élan ; je le poursuivis jusqu’à la nuit, et j’allais l’atteindre lorsque l’espoir et la force me manquèrent à la fois ; tous mes vêtemens, malgré la rigueur du froid, étaient trempés de sueur. Bientôt, en cherchant à regagner notre cabane, je les sentis se roidir sur moi ; mes mitasses étaient de drap et je les avais mises en pièces en courant à travers les buissons. Je sentais que la gelée commençait à me gagner, lorsque, vers minuit, j’atteignis l’endroit où, le matin, j’avais laissé notre cabane ; elle n’y était plus. Je savais que l’intention de la vieille femme était de la changer de place, et où elle voulait la transporter ; mais le jour de l’exécution de son projet ne m’avait pas été confié.

En suivant les traces de ma famille, je cessai bientôt de sentir le froid, et j’éprouvai cette sensation somnolente qui, dans cet état, précède d’ordinaire le dernier degré de faiblesse avant la mort ; je redoublai mes efforts, et, quoique