Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/200

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appréciant très bien le danger de ma situation, ce ne fut pas sans beaucoup de peine que je pris sur moi de ne pas me coucher par terre. Enfin, je perdis toute espèce de connaissance pendant un espace de temps que je ne puis déterminer ; et, me réveillant comme d’un songe, je vis que j’avais tourné en rond dans un cercle de vingt à vingt-cinq toises au plus.

Revenu à moi-même, je me mis à chercher mes traces, et tout à coup j’aperçus au loin une lumière vers laquelle je me dirigeai ; mais bientôt encore je perdis de nouveau toute connaissance. Si j’étais tombé, je ne me serais jamais relevé ; je tournai seulement en rond comme la première fois. Enfin je parvins à notre cabane, et en entrant je tombai par terre, mais je ne perdis pas connaissance. Je vois encore l’éclat d’un foyer brillant se réfléchir sur la glace qui revêtait notre demeure ; j’entends encore ma mère me dire qu’elle avait entretenu un grand feu dans l’attente de mon arrivée, et que, ne supposant pas une aussi longue chasse, elle avait cru que je