Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/202

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la dernière, et moi je m’élançai sur la glace.

Les élans très effrayés, et glissant sur cette surface unie, se serrèrent tellement les uns contre les autres, que leur poids l’enfonça ; et comme ils essayaient tous ensemble de sortir de l’eau dans la direction du bord opposé, ils se frayèrent un passage à travers la glace rompue. Je marchai rapidement à côté du troupeau ; l’eau n’étant pas assez profonde pour noyer les élans, je croyais pouvoir prendre tous ceux que je tuerais. J’épuisai toutes mes balles, j’en tuai deux encore à coups de couteau ; mais en peu de minutes les élans frappés dans l’eau furent entraînés sous la glace ; je n’en conservai qu’un seul, atteint au moment où il gravissait le bord ; de ce troupeau de près de deux cents têtes, quatre seulement étaient restées en notre pouvoir. Waw-be-be-nais-sa me quitta aussitôt, sous prétexte d’aller avertir les traiteurs, et leur vendit les quatre élans comme sa propre chasse, quoiqu’il n’en eût tué que deux.

Wa-me-gon-a-biew était, à cette époque, hors