Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/212

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Les feuilles étaient poussées, et nous prenions des esturgeons dans la rivière, lorsque la neige couvrit le sol plus qu’à hauteur de mon genou ; la gelée fut si forte, que les arbres se fendaient comme au milieu de l’hiver. La rivière gela, et beaucoup d’arbres moururent.

Au comptoir de Mouse-River, les Assinneboins, les Crees et les Ojibbeways se rassemblaient de nouveau pour aller porter secours aux Mandans contre les A-gutch-a-ninne-wugs, peuplade dont j’ai déjà parlé. Il me prit envie de les accompagner, et je dis à la vieille femme : « Je veux aller avec mes oncles qui vont rejoindre les Mandans. » Elle tenta de me dissuader, et ne pouvant y parvenir, elle me prit mon fusil et mes mocassins. Cette opposition ne fît qu’animer mon ardeur, et je suivis les Indiens nu-pieds et sans armes, espérant que quelqu’un d’entre eux viendrait à mon aide ; mais j’avais mal compté, car ils me repoussaient sans vouloir écouter mes supplications.

Irrité et mécontent, je vis bien qu’il ne me