Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/221

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Donnez-moi, dit le vieillard, dix peaux de castors, et j’emploierai mon art à le guérir. » Nous avions laissé nos pelleteries en dépôt, et, depuis notre arrivée, nous n’avions tué que neuf castors, mais le médecin accepta, pour tenir lieu de la dixième peau, une pièce de drap égale, au moins, en valeur, et prépara sa hutte pour recevoir le malade, que l’on assit, sur une natte, auprès du feu. Le vieux Muk-kwah, vrentriloque d’un talent fort ordinaire, et médecin de peu de réputation, imita divers sons, le moins mal qu’il le put, et voulut faire accroire aux assistans que ces sons partaient de la poitrine du malade. Il nous dit enfin qu’il reconnaissait le bruit d’un mauvais feu dans le sein du Naudoway, et posant une main sur son cœur, l’autre et la bouche sur son dos, il souffla et frotta quelque temps jusqu’à ce qu’une petite boule vînt à tomber à terre comme par accident : il continua encore à souffler et à frotter, tantôt jetant la petite boule, tantôt la roulant entre ses mains, et enfin il la mit au feu, où elle brûla avec