Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/237

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faim, car depuis bien long-temps le produit de notre chasse s’était borné à un bison très chétif, lorsque nous rencontrâmes une petite bande de Crees, sous les ordres d’un chef nommé O-gemah-wah-shish, c’est à dire le fils du chef. Au lieu de venir à notre secours, ils nous reçurent très mal, et j’entendis qu’ils parlaient de nous tuer, à cause d’une vieille querelle avec des Ojibbeways. Ils ne voulurent nous vendre qu’un petit blaireau, et nous ne perdîmes pas de temps pour nous en éloigner le plus possible. Après deux autres jours de misère, nous rencontrâmes un Ojibbeway nommé Wawb-uche-chawk (la grue blanche), qui venait de tuer un moose gras.

Nous vécûmes un mois avec cet homme, toujours dans l’abondance et passant les nuits dans sa cabane. Nous partîmes ensemble, et il ne nous quitta qu’à Rush-lake-river (62). La vieille femme s’était éloignée du comptoir où je l’avais laissée pour aller vivre avec des Indiens à une distance de quatre journées. Tous mes chevaux