Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/256

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convaincue enfin que les choses s’étaient ainsi passées, et même que j’étais resté ivre deux jours entiers, elle me reprocha avec sévérité mon ingratitude, et me demanda vivement comment j’avais pu être assez brute pour m’enivrer. Les Indiens, témoins de son courroux, lui représentèrent qu’elle n’avait aucun droit de me reprocher un défaut dont elle-même me donnait l’exemple. Sa mauvaise humeur fut bientôt calmée par une certaine quantité de rhum qu’ils se cotisèrent pour lui offrir, et elle retomba encore une fois dans un état complet d’ivresse.

Toutes les pelleteries vendues, les scènes d’ivrognerie cessèrent avec la dernière goutte de rhum, et les Indiens commencèrent à se disperser dans les pays de chasse. Nous nous rendîmes avec le traiteur à sa maison, où nous laissâmes nos canots, et de là Waw-zhe-kwaw-maish-koon vint avec nous à la chasse dans les bois. Nous ne formions alors qu’une seule famille, dont la plus grande partie provenait de lui, car il avait beaucoup d’enfans en bas âge.