Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/278

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savaient que j’étais devenu semblable à un vieillard inutile.

Sous l’influence de ces pénibles sentimens, je résolus de me détruire, ne voyant pas d’autre moyen d’échapper à une misère qui me semblait imminente. Quand vint le moment du départ, Net-no-kwa m’amena mon cheval à la porte de notre hutte, et me demanda si j’étais en état de le monter et de supporter la route jusqu’au nouveau camp : je répondis que oui, et, la priant de me laisser mon fusil, je lui dis que je suivrais la bande à une petite distance ; puis, tenant mon cheval par la bride, je vis toutes les familles de notre tribu passer devant moi tour à tour et s’éloigner. Quand la dernière vieille femme, avec sa lourde charge, disparut au bout de la prairie qui bornait ma vue, je me sentis soulagé d’un grand poids ; je lâchai la bride à mon cheval et le laissai paître en liberté, puis j’armai mon fusil, et, l’appuyant à terre, j’appliquai sa bouche contre ma gorge. J’avais