Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/279

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disposé ma baguette pour le faire partir ; je savais que la batterie était en bon état, et que mon arme avait été bien chargée un ou deux jours auparavant. Le coup ne partit pas ; le fusil n’était pas chargé ; ma poudrière et mon sac à balles renfermaient toujours quelques munitions, l’un et l’autre se trouvèrent vides ce jour-là ; le couteau que je portais habituellement suspendu à la courroie de ma poudrière n’était point à sa place. Trompé dans mes projets de suicide, je pris mon fusil à deux mains par le canon, et le lançai au loin de toutes mes forces ; je montai ensuite mon cheval, qui, contrairement à ses habitudes et à ce que j’attendais de lui, était resté près de moi ; je ne tardai pas à rejoindre ma famille, car, vraisemblablement, Net-no-kwa et Wa-me-gon-a-biew_, instruits de mes intentions, ne s’étaient éloignés qu’assez pour se soustraire à ma vue, et s’étaient assis en m’attendant. Il est probable que, dans mes momens d’aberration, j’avais parlé de me détruire, et qu’ils avaient eu