Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/285

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sion de voir des compatriotes ; mais comme on m’avait donné à entendre qu’ils allaient former dans ce village un établissement permanent, je m’en consolai par l’espoir de quelque occasion prochaine d’aller les visiter. J’ai su, depuis, que ces blancs étaient de la suite du gouverneur Clarke et du capitaine Lewis, alors en marche pour les montagnes rocheuses et l’Océan Pacifique.

La chute des feuilles était déjà fort avancée, lorsque nous nous rendîmes à Ke-nu-kau-ne-she-way-boant, où le gibier abondait ; nous résolûmes d’y passer l’hiver. Là, pour la première fois, je me livrai tout à fait, avec Wa-me-gon-a-biew et d’autres Indiens, à la passion du jeu (74), vice presque aussi funeste à ces peuplades que l’ivrognerie. Nous jouions surtout au mocassin. Le nombre des joueurs est illimité ; mais ordinairement ils sont peu nombreux. Quatre mocassins sont nécessaires ; dans l’un d’eux, un objet convenu, tel qu’un petit bâton ou un petit morceau de drap, est caché par l’un des deux partis de