Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/370

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perdre la respiration, je m’arrêtai pour regarder en arrière. Les cabanes des Assinneboins étaient à peine visibles comme de petites taches dans une prairie éloignée.

La pensée me vint que je faisais mal d’enlever ainsi le cheval favori d’un homme qui ne m’avait jamais fait aucun tort, quoiqu’il m’eût refusé les devoirs ordinaires de l’hospitalité envers un étranger. Je sautai à terre et lâchai le cheval ; mais aussitôt, je vis accourir au galop trente ou quarante Assinneboins que m’avait cachés une faible élévation de terrain. Ils étaient déjà tout près de moi ; je n’eus que le temps de m’enfuir dans un bouquet voisin de noisetiers. Ils continuèrent quelques instans à me chercher dans tous les sens, et ce répit me donna le temps de me cacher avec quelque soin. Enfin, ils descendirent de cheval, et se dispersèrent à ma recherche. Plusieurs passèrent tout près de moi. Ma cachette était si bonne, que je pouvais surveiller leurs mouvemens sans m’exposer à être découvert. Un jeune homme se mit tout nu