Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/371

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comme pour un combat, entonna son chant de guerre, déposa son fusil, et, une simple massue à la main, vint droit à la place où je m’étais réfugié. Il n’était guère qu'a vingt pas de moi, mon fusil était armé et je le visais au cœur, lorsqu’il retourna en arrière. Il n’est pas probable qu’il m’eût découvert ; mais l’idée d’être surveillé par un ennemi inaperçu, armé d’un fusil et dont il ne pouvait reconnaître la position que tout contre lui, dut ébranler sa résolution. On me chercha inutilement jusqu’à la nuit ; alors le cheval du chef fut ramené au village.

Je retournai aussitôt vers ma famille tout joyeux d’avoir échappé à ce danger, et, marchant nuit et jour, j’arrivai, la troisième nuit, au comptoir de Mouse-River. Les traiteurs me dirent que c’était une folie de n’avoir point ramené le cheval du chef ; ils l’avaient, disaient-ils, entendu beaucoup vanter et ils m’en auraient donné un bon prix.

Dans un village d’Assinneboins, à vingt milles de ce comptoir, j’avais un ami nommé Be-na (le