Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/60

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velure, tout le reste s’élança dans la rivière et parvint à s’échapper.

Pendant notre séjour à Elk-Horn, survint un événement à l’influence duquel j’ai attribué la plupart des malheurs de ma vie. Mon père, partant un matin pour un village assez éloigné, recommanda expressément, à ce qu’il paraît, à mes sœurs Agathe et Lucy de m’envoyer à l’école. Elles n’y songèrent que dans l’après-midi ; le temps était devenu pluvieux, et j’insistai pour rester à la maison. Le soir, à son retour, mon père, apprenant que je n’étais pas allé à l’école de toute la journée, m’envoya chercher moi-même une poignée de petits roseaux et me fustigea beaucoup plus sévèrement que je ne croyais l’avoir mérité. Je gardai rancune à mes sœurs pour avoir fait peser toute la faute sur moi, tandis qu’elles ne m’avaient rien dit dans la matinée. Depuis ce jour, la maison paternelle me fut moins chère ; je pensais et disais souvent : je voudrais aller vivre avec les Indiens...

Je ne sais combien de temps dura notre rési-