Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/85

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ma couleur. Je reçus du pain, des fruits et d'autres présens, mais on ne me laissa qu'une pomme.

Deux ans après mon enlèvement, des agens anglais convoquèrent une grande réunion à Mackinac (11). Il s’y rendit des Sioux (12), des Winnebagoes (13), des Menomonees et des Indiens d’autres tribus éloignées, aussi bien que des Ojibbeways (14) et des Ottawwaws (15). Quand le vieux Manito-o-Geezhik revint, j’appris qu’il avait rencontré à Mackinac sa parente Net-no-kwa, regardée, malgré son sexe, comme le principal chef des Ottawwaws. Cette femme avait vu mourir un fils, à peu près de mon âge ; on lui avait parlé de moi, et elle voulut m’acheter pour le remplacer. Ma vieille mère indienne, la loutre, l’ayant appris, protesta avec véhémence contre ce marché. Je l’entendis dire : « Mon fils est mort une fois ; il m’a été rendu ; je ne veux pas le perdre de nouveau. » Mais ses protestations ne furent guère écoutées, lorsque Net-no-kwa vint à notre camp avec beau-