Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/99

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à traverser le grand portage ; nous portions Ke-wa-tin sur nos épaules, dans une couverture attachée à deux bâtons, mais il était si malade qu’il fallait nous arrêter à chaque instant. Nous avions laissé nos canots au comptoir, à l’autre extrémité du portage ; il nous fallut perdre quelques jours à en construire d’autres plus petits. Comme ils allaient être terminés, mon père m’envoya avec une de ses femmes chercher quelque chose qui avait été oublié chez les marchands. En revenant, nous rencontrâmes à quelque distance les deux plus jeunes enfans qui accouraient me dire de me hâter, parce que mon père était mourant et voulait me voir encore une fois.

Quand j’entrai dans la cabane il jeta les yeux sur moi sans pouvoir prononcer une seule parole ; peu d’instans après, il cessa de respirer.

Près de lui était son fusil qu’il avait tenu encore quelques minutes auparavant. Le matin, quand je l’avais quitté, il paraissait bien ; selon ce que m’a raconté ma mère, il ne commença à