Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/107

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quelques détails de la nouvelle révélation faite par le Grand Esprit à Manito-o-gheezick. Rassemblés tous, un soir, dans une longue cabane élevée tout exprés, nous allions danser, festiner et entendre le discours du chef, lorsque soudain deux coups de fusil retentirent presque ensemble dans la direction de la compagnie du Nord-Ouest. Il ne s’y trouvait alors que deux Français arrivés le même jour. Les vieillards se regardèrent entre eux d’un air de doute et d’étonnement inquiet. Plusieurs dirent : « Les Français sont à tuer des loups. » Esh-ke-buk-ke-koo-sha répondit : « Je reconnais les fusils des Sioux. »

La nuit était très sombre : les jeunes gens coururent aux armes et sortirent aussitôt ; je sortis avec eux... Quelques uns s’embarrassèrent dans des buissons ou des branches pendantes, et ne purent avancer que lentement. Moi je trouvai le sentier et marchai quelque temps le premier ; mais tout à coup une figure brune passa rapidement devant moi, et j’entendis au même instant la voix du Canard noir, qui disait : « Je suis un homme