Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/154

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pas les traverser ; en employant toutes nos forces, nous ne parvenions même plus à les faire mouvoir. Affamés et harassés de fatigue, nous nous étions assis pour délibérer sur ce qu’il y avait de mieux à faire, lorsque nous vîmes des Indiennes venir du lac des Bois, en traînant leurs canots légers sur l’eau, la glace et la neige, qui leur montaient jusqu’aux genoux : c’étaient ma belle-mère, ma femme et celles de She-gwawkoo-sink et de Ba-po-wash.

Les trois autres hommes continuèrent leur marche vers le lac, où leurs familles étaient restées. Nos femmes rirent beaucoup à nos dépens, et nous dirent qu’elles nous avaient bien moins pris pour des guerriers revenant à leur village que pour de vieilles femmes, en nous voyant assis et grelottans dans des canots que nous ne pouvions ni remuer ni traîner, et cela par crainte d’un peu d’eau et de glace. Elles nous avaient apporté du blé, de l’esturgeon et d’autres vivres. Nous retournâmes avec elles à notre dernier lieu de campement ; ef, après un repos de