Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/155

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quelques jours, nous retournâmes à la rivière Rouge, avec l’intention d’y passer l’hiver.

Il n’y avait point alors de neige sur la terre, quoique la température fût très froide, et le sol assez profondément gelé pour qu’il devînt presque impossible de tuer aucune espèce de gibier. Je chassais tous les jours sans le moindre succès, et nous étions réduits aux dernières extrémités de la famine, lorsque enfin je rencontrai un moose. Je réussis à me glisser à portée de lui, et j’allais faire feu quand le meilleur de mes chiens, que j’avais laissé exprès dans ma cabane, accourut à moi et le fit lever. Je retournai vers ma famille, et, appelant le chien auprès de la porte, je lui dis que c’était sa faute si mes enfans manquaient de vivres ; puis je le tuai, et nous le mangeâmes.

D’autres familles éprouvant les mêmes privatisons, les Indiens m’engagèrent à préparer une médecine de chasse. Je dis, en conséquence, à Mezhick-ko-naum d’aller chercher mon tambour, et, avant de commencer mes prières et mes