Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/163

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Puis vint la récolte du riz sauvage et ensuite celle du blé, qui remplirent tout notre été.

Quelque temps après la chute des feuilles, je retombai malade encore ; je ne pouvais pas me rétablir des suites de mes fractures. Sur ces entrefaites, une épidémie se propagea parmi les Indiens. J’étais un jour couché dans ma hutte, hors d’état de marcher et même de me tenir debout ; les femmes travaillaient dans le champ, lorsque ma belle-mère, rentrant à l’improviste, un hoyau à la main, se mit à m’en frapper sur la tête. J’étais incapable de lui opposer une grande résistance, et ne l’essayant même pas, je tâchai de me réconcilier avec l’idée de la mort. Je croyais toucher à mes derniers instans, mais elle s’arrêta tout à coup sans motif apparent, et comme j’avais mis ma tête sous ma couverture pour parer les coups, je fus moins blessé que je ne l’avais craint.

J’ai su depuis que ma belle-mère, travaillant dans la plaine, s’était mise soudain à pousser des cris au souvenir de ses enfans ; croyant avoir