Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/205

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pas bien du projet de poursuivre les bisons. Nous retournâmes ensemble en arrière, et en peu de temps nous tuâmes cinq mooses, dont la chair, distribuée entre les femmes et les enfans, apporta quelque soulagement à leurs souffrances, et arrêta les progrès de la mort qui étendait parmi nous ses ravages. Les hommes revinrent les uns après les autres, plus faibles et plus épuisés encore qu’au moment de leur départ ; on n’avait tué qu’un seul bison.

Comme les plus pénibles efforts, continués sans relâche, pouvaient seuls nous sauver la vie, je redoublai d’ardeur à la chasse. Ayant fait lever un ours, je le poursuivis trois jours entiers sans pouvoir l’atteindre ; enfin, harassé de fatigue, je renonçai à ma poursuite vers le commencement de la nuit. Hors d’état de former un camp ou d’allumer du feu, je tâchais de me familiariser avec l’approche immédiate d’une mort qui me paraissait inévitable, lorsque des Indiens, presque aussi misérables et affamés que moi, vinrent à passer par là, et m’aidèrent à