Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/208

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grasses : en les découpant, j’entendis les décharges de fusils des autres Indiens qui avaient suivi mes traces. Il était un peu tard lorsque je rentrai au camp ; la plupart des hommes m’avaient devancé. Je m’attendais à trouver le bruit et le tumulte d’un festin joyeux ; pas une voix ne se faisait entendre ; pas une femme, pas un enfant ne circulaient : tout était morne et silencieux.

Se pourrait-il, pensai-je à part moi, que ce secours arrivât trop tard, et que nos femmes et nos enfans fussent tous déjà morts ? Je portai mes regards dans toutes les cabanes. Chacun des Indiens était encore vivant ; mais nul n’avait à manger. La plupart de ces hommes vivaient habituellement dans une région boisée ; ils venaient de chasser les bisons pour la première fois, et je rapportais seul de la venaison. Nous portions, moi et les deux jeunes gens qui m’avaient accompagné, chacun une forte charge de viande ; le produit de ma chasse arrêta quelque peu les progrès de la famine.

Il y avait alors avec nous un homme nommé