Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/212

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lui demandai le motif de cette violence. « Vous êtes un étranger, reprit-il, vous n’avez aucun droit parmi nous, et cependant vous vous vantez d’être le meilleur chasseur ; vous voulez que nous vous traitions comme un grand homme. Pour ma part, je suis depuis long» temps fatigué de votre insolence, et j’ai résolu de ne pas vous laisser vivre un jour de plus. »

Voyant qu’il n’y avait pas à raisonner avec lui, et qu’il se disposait à battre ma tête contre un peuplier voisin, soudain, par un violent effort, je lui fis perdre terre en dégageant ma tête aux dépens d’une partie de ma chevelure ; mais, dans cette lutte, il parvint à saisir entre ses dents trois doigts de ma main droite et les mordit jusqu’aux os de toute sa force : je ne parvins à les arracher de sa bouche qu’en lui portant de mon poing gauche un coup sur un œil. Ses lèvres s’entr’ouvrirent, et il tressaillit jusqu’aux pieds. Mon tomahawk était par terre auprès de moi, il l’aperçut, s’en empara et voulut m’en porter un coup à la tête avec tant de force que,