Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/27

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porter les yeux sur moi, sans vouloir entrer dans aucune espèce de conversation. Je le crus fou, et cependant je l’accompagnai à ma cabane ; quand nous eûmes fumé, il resta long-temps silencieux et m’apprit, enfin, qu’il venait me voir de la part du prophète des Shawneeses.

« Désormais, me dit-il, le feu ne doit jamais s’éteindre dans votre cabane. L’été et l’hiver, la nuit et le jour, dans la tempête comme dans le calme, vous vous souviendrez que la vie dans votre corps et le feu dans votre foyer sont une même chose et de la même date. Si vous laissez éteindre votre feu, votre vie s’éteindra au même instant. Vous ne nourrirez plus de chien. Vous ne battrez jamais ni homme, ni femme, ni enfant, ni chien. Le prophète lui-même va venir vous donner une poignée de main : je l’ai précédé pour vous apprendre que c’est la volonté du Grand Esprit qu’il nous communique et pour vous prévenir que la conservation de votre vie dépend d’une obéissance de tous les momens. A l’avenir, nous ne