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Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/276

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verais encore le premier à Me-nau-zhe-tau-nung. Tout mon bagage resta confié à M. Giarson, et je fis marché avec un vieux Français pour m’aider à passer le lac dans un canot. Ma traversée fut heureuse ; j’arrivai le premier, comme je l’avais dit.

Ma famille était en bon état. Le lendemain, on me dit que l’Anglais à la tête rouge (c’est ainsi qu’on nommait le colonel Dickson) s’avançait vers ma cabane : je lui criai, de l’intérieur, de ne pas entrer. « Vous me trouvez ici dans ma cabane, ajoutai-je, quoique vous m’ayez abandonné au bord du lac, bien loin de ma demeure et de tout endroit où j’aurais pu espérer du secours ; ma cabane n’est pas faite pour un homme comme vous : j’espère donc que vous n’y mettrez pas les pieds. » Je comprenais bien qu’il venait me demander à manger ; mais je ne voulus ni le voir ni lui donner la moindre chose.

Il s’éloigna de notre village pour se diriger, par la route des Indiens, vers la rivière Rouge. L’eau