Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/33

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nous permettrait pas de nous servir d’un caillou et d’un briquet, et l’on nous dit qu’il ne veut pas qu’un homme donne du feu à un autre ! Peut-il plaire au Grand Esprit que nous nous passions de feu dans nos camps de chasse ? peut-il lui être plus agréable de nous voir faire du feu par le frottement de deux bâtons qu’avec une pierre et un briquet ? » Mais ils ne voulaient pas m’écouter, et la foi qui s’emparait d’eux réagit si fortement sur moi, que je lançai au loin mon briquet et mon sac à médecine. Je me soumis, sous beaucoup de rapports, aux nouvelles doctrines ; mais je persistai à ne vouloir pas tuer mes chiens. J’appris bientôt l’art d’allumer du feu en frottant des morceaux de cèdre sec que j’avais soin de porter toujours sur moi ; mais la suppression de l’ancienne méthode soumettait un grand nombre d’Indiens à beaucoup d’inconvéniens et de privations. L’influence du prophète shawneese fut supportée très péniblement et avec une grande peine par les Ojibbeways les plus