Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/335

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de sa balle, comme je l’ai déjà rapporté. Ce nerf, de couleur verte, avait encore près de cinq pouces de longueur sur à peu près la largeur de mon doigt.

Aussitôt après le départ du major Delafield, le mauvais-vouloir de M. Macgillevray se manifesta clairement ; la crainte du major l’avait seule, jusque-là, décidé à me traiter avec quelque attention. Les insultes et les avanies s’amassèrent sur moi, et je fus enfin chassé du comptoir. Mais des Français eurent assez de pitié de moi pour sortir la nuit, à la dérobée, et venir me dresser une tente, à l’insu de M. Macgillevray. Grace à la bonté du major Delafield, j’étais bien pourvu de tous les objets de première nécessité, et mes filles restaient encore avec moi, quoique M. Macgillevray me menaçât souvent de les faire partir. Ses persécutions ne diminuèrent pas de violence, lorsque j’eus quitté le fort ; et il en vint au point de m’enlever mes filles, qu’il envoya coucher dans le quartier des hommes ; mais elles s’échappèrent et coururent se réfugier sous