Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/51

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ils ivres depuis plusieurs jours. Des Indiens m’apprirent aussitôt qu’un accident grave venait de survenir à Wa-me-gon-a-biew.

Mon frère, car je le nommais toujours ainsi ; mon frère, à peine arrivé, était entré dans une cabane où un jeune homme, fils de Ta-bush-shish, battait une vieille femme : Wa-me-gon-a-biew lui retint les bras. Le vieux Ta-bush-shish, qui rentrait ivre, se méprenant probablement sur la nature de l’intervention de mon frère, le saisit par les cheveux et lui coupa le nez à belles dents (5) ; une mêlée s’ensuivit. Un autre Indien eut un large morceau de la joue enlevé ; plusieurs furent diversement blessés. Be-gwa-is, vieux chef qui s’était toujours montré fort bienveillant pour nous, survint alors, et crut devoir prendre part à la querelle. Wa-me-gon-a-biew, qui venait de s’apercevoir de la perte de son nez, leva les mains sans lever les yeux, saisit par la chevelure la tête la plus voisine, et lui emporta le nez d’un coup de dent ; c’était le nez de notre ami Be-gwa-is. Quand sa rage fut un