Page:Tannery - Pour l’histoire de la science Hellène.djvu/103

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feu, l’anneau solaire, doit être le plus éloigné (10). Son diamètre est extérieurement 28 fois (11), intérieurement 27 fois (12) celui de la terre. La double épaisseur du cerceau est ainsi égale au diamètre de la terre. Quant à sa hauteur, nous n’avons pas d’indication et nous discuterons plus loin les conjectures que l’on peut faire.

En se rapprochant de la terre, on trouve la masse secondaire de feu concentrée dans l’anneau lunaire. Son diamètre extérieur est 19 fois (12) et probablement par suite l’intérieur 18 fois celui de la terre. Différence avec les diamètres correspondants de l’anneau solaire : 9 fois le diamètre de la terre.

En suivant la même progression décroissante, nous devons nécessairement trouver, au plus près de la terre (2) et compris entre neuf et dix fois le diamètre de celle-ci, un anneau stellaire, correspondant à la voie lactée, dont le spectacle a dû, avant toutes choses, suggérer au Milésien l’idée de ces immenses cerceaux. Cet anneau stellaire devait sans doute, dans sa pensée, se relier à deux voûtes amincies et peut-être aplaties, résidu de l’antique écorce sphérique, et sur lesquelles étaient répartis les trous lumineux que nous voyons comme étoiles.

Pour compléter la restitution de ces détails, resterait à élucider deux points obscurs : Quelle était la hauteur des anneaux, sur laquelle le hardi spéculateur avait dû s’expliquer aussi bien que sur leurs autres dimensions ? Quel était le degré de transparence de l’enveloppe feutrée qui les constituait et dont nous devons assimiler la consistance à celle des nuages ?

7. Teichmüller a bien voulu, sur ma prière, me préciser, dans une lettre particulière, ses idées sur ces points. La hauteur des cerceaux serait relativement peu considérable, ce qui concorde avec leur assimilation à la roue d’un char ; ils seraient disposés obliquement (12), l’anneau solaire suivant l’écliptique, l’anneau lunaire suivant l’orbite de notre satellite, l’anneau lacté comme nous le voyons.

Chacune des trois enveloppes feutrées serait assez épaisse pour masquer, en dehors de ses ouvertures, le feu qui circule à son intérieur, mais assez transparente pour laisser voir les flammes plus lointaines et plus puissantes dont l’éclat fait pâlir et efface les inférieures ; ainsi la sphère étoilée, où le feu est le moins vif et le moins pur, ne crée aucun obstacle pour la vision des disques de