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parties les plus élevées de la terre, eu égard d’ailleurs à son éloignement plus considérable. Les astres n’échauffent pas, en raison de leur distance. — (7) Les vents s’engendrent quand de l’air qui a été condensé se met en mouvement en se dilatant ; lorsqu’il se concentre et s’épaissit davantage, il se forme un nuage qui se transforme ensuite en eau. La grêle provient de l’eau qui se solidifie en tombant des nuages. — (8) L’éclair résulte de la division des nuées sous l’effort des vents ; car ce déchirement est accompagné d’une vive lueur d’incandescence. L’arc-en-ciel est produit par les rayons du soleil tombant sur de l’air compact. Les tremblements de terre sont occasionnés par les grandes variations de chaleur et de froid. — (9) Voilà les opinions d’Anaximène, qui florissait vers Ol. 58,1.

3. Ps.-Plut. (Stromat., 3). — Anaximène, dit-on, reconnaît l’air comme principe de l’univers. Cet air est indéfini en genre, mais déterminé par les qualités qu’il prend, tout ce qui existe s’engendrant par une certaine condensation de l’air ou, au contraire, par une dilatation. Le mouvement existe de toute éternité. La compression de l’air a d’abord engendré la terre qui est très plate, ce qui fait qu’elle est supportée par l’air. Quant au soleil, à la lune et aux autres astres, l’origine de leur naissance est dans la terre ; ainsi il considère le soleil comme une terre, à laquelle la rapidité du mouvement a donné une chaleur tout à fait convenable.

4. Épiphane, III, 3. — Anaximène, fils d’Eurystrate, Milésien lui aussi, dit que l’air est le principe de tout et que toutes choses en proviennent.

5. Hermias, 7. — Quand je commence à posséder un dogme fixe, Anaximène survient et me crie : « Mais je te dis que l’univers est air ; que l’air, en se condensant et devenant compact, forme l’eau et la terre, en se dilatant et se subtilisant, l’éther et le feu ; qu’enfin il peut revenir à sa nature d’air ; que c’est la dilatation et la condensation qui le transforment. » Je m’accorde avec lui, je deviens partisan d’Anaximène.

6. Cicéron. — (De deor. nat., I, 10.) Puis Anaximène prend l’air comme dieu, le fait naître, le déclare immense, indéterminé, toujours en mouvement, comme si l’air sans aucune forme pouvait être dieu, comme si un dieu ne devait pas avoir non seulement une forme, mais la plus belle de toutes, comme si enfin tout ce qui est né ne devait pas périr. — (Lucullus, 37.) Puis son succès-