Page:Tannery - Pour l’histoire de la science Hellène.djvu/396

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Il n'y a pas non plus à faire avec Fabricius du Thymaridas de ce passage le Tarentin de l'anecdote rapportée plus loin d'après Androcyde, dans son livre Des symboles pythagoriques [1] ; car elle n'indique nullement que ce personnage ait joui d'une certaine célébrité, tandis qu'il n'en est pas de même de celle qui concerne Thymaridas de Paros.

« De même, Thestor le Posidoniate, ayant seulement entendu dire que Thymaridas était un pythagorien de Paros, tombé d'une grande fortune dans la misère, se serait embarqué pour Paros, après avoir réuni une somme d'argent considérable et lui aurait racheté tous ses biens. » Ici, dans ce beau trait de morale en action, nous ne pouvons méconnaître une des antiques légendes sur la confraternité pythagorienne, et nous croirons volontiers, avec Meiners, qu'elle est empruntée à Aristoxène, de même que l'a été celle bien connue de Damon et de Phintias.

Enfin, si dans le catalogue des pythagoriens du chapitre 30 de Iamblique (p. 524-528) on cherche le nom de Thymaridas, on ne le trouve pas parmi les Tarentins, tandis que chez les Pariens on trouve Ejpvxptoaç. La correction est facile à faire et elle était déjà indiquée par Reinesius.

12. Tout concorde donc à assigner à Thymaridas de Paros un rang notable parmi les anciens pythagoriens, puisque l'anecdote qui le concerne ne peut évidemment s'expliquer que si ce person- nage jouissait dès son vivant d'une certaine célébrité. Voyons maintenant si les données sur ses travaux empêchent de reculer aussi loin l'époque de l'auteur de l'épanthème.

Pour cette proposition en particulier, il n'y a aucune difficulté ; à cet égard, il me suffit de rappeler l'opinion de M. Cantor. Quant à la définition de l'unité, il est certain que Iamblique la considère comme antérieure à Euclide, puisqu'il oppose précisément cette définition — la quotité limite — à celle des auteurs plus récents (ce suivant quoi chaque chose est dite une), qui n'est autre que celle d'Euclide.

  1. « Comme il partait sur mer pour une certaine affaire, ses amis étaient venus le conduire et prendre congé de lui ; l'un d'eux lui dit au moment où il montait à hord : «Puisse tout ce que tu désires, Thymaridas. te venir des dieux ! » Il répondit: «Parle mieux ; puissé-je bien plutôt désirer tout ce qui me viendra des dieux ! » Cette anecdote a une couleur stoïcienne assez marquée, et il est permis de se réserver sur l'âge d'Androcyde, identifié par Fabricius avec un contem- porain d'Alexandre le Grand dont parle Plutarque, Cependant il y a à peine là une raison suffisante pour distinguer deux Thymaridas.