Page:Tarde - L’Opposition universelle, Alcan, 1897.djvu/309

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Paraboles innombrables, dirigées dans tous les sens et réduites par leur prolongement, par leur effilement graduel, à n’être en définitive que des lignes droites, des rayons s’éloignant du centre. — Au fond, cette triade symbolise peut-être la destinée des systèmes solaires : rotation circulaire de la nébuleuse, puis gravitation elliptique des planètes de plus en plus rapprochées du soleil, enfin chute des planètes sur l’astre central, embrasement, explosion et rayonnement dans les espaces[1]. Il est remarquable que le cercle lui-même se présente ainsi comme ayant un opposé. De prime abord, on croirait que cette figure - où le mystique génie de Keppler s’est trop longtemps complu - se suffit à elle-même, qu’elle fait univers à part. Cependant à cette plénitude apparente il manque quelque chose d’essentiel, l’avidité infinie et insatiable. C’est ainsi que le bonheur plein, momentané, nous ouvre le cœur aux aspirations impossibles.

Évolution, équilibre, dissolution

de cette triade, où se résume en trois mots le système de Spencer, nous pouvons en tirer deux nouvelles. Soit celle-ci :

Équilibre, évolution, perfection

Soit cette autre :

Équilibre, dissolution, absolu du mal.
  1. Notons que l’idée de l’espace infini devait naitre de la même manière, inévitablement, par opposition à l’idée du point. De la triade : forme (d’une certaine étendue), point (inétendue et sans forme), forme inverse, on a tiré : point, volume, espace.