Page:Tarde - L’Opposition universelle, Alcan, 1897.djvu/37

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En descendant, il acquiert toujours une vitesse nouvelle, et en remontant il perd ; au plus bas de sa course, il traverse donc un point où il n’a ni gain ni perte de vitesse, et qui, à cet égard, est un état neutre. En outre, une opposition non moins réelle existe entre les directions du mouvement dont le pendule est animé en allant de droite à gauche et revenant de gauche à droite tour à tour. Chacune des extrémités de l’arc de cercle décrit localise l’état zéro, l’état d’immobilité momentanée qui sépare les deux séries successives et inverses des mouvements circulaires élémentairement rectilignes dont le pendule est alternativement animé. — Quand une bille élastique heurte un obstacle puis rétrograde avec une vitesse presque égale, il y a opposition de ses deux mouvements successifs ; mais pourquoi ? Parce que les géomètres admettent qu’à l’instant où le choc a eu lieu, la vitesse du mobile dans son premier sens a graduellement diminué jusqu’à devenir nulle, puis a traversé une série de phases inverses et semblables. — Mais la série décroissante des nombres fractionnaires n’est nullement opposée a la série croissante des nombres entiers ; il n’y a pas en effet de similitude entre elles, ni de zéro qui les sépare. L’unité, leur point de jonction, est non le néant du fractionnement et de la multiplicité, mais le principe de la multiplicité et la totalité des nombres fractionnaires. Il n’y a point de ressemblance entre les deux séries car, à égale distance de l’unité, les chiffres qui se correspondent dans les deux séries ne sont point les mêmes : 9 dixièmes correspond à 2 ; 8 dixièmes correspond à 3, etc. L’intervalle reste toujours le même entre les nombres entiers successifs ; entre 999 et 1000 il y a le même