Page:Tarde - L’Opposition universelle, Alcan, 1897.djvu/47

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ou soupçonnables par induction, biologiques par exemple, qui, à défaut d’un sens particulier affecte à leur saisissement, se confondraient à nos yeux avec les autres, sous la faveur desquelles elles se présenteraient a nous.

Les oppositions dynamiques, source des précédentes, offrent une matière plus riche encore de recherches et de réflexions. Elles consistent en phénomènes simultanés ou successifs. S’ils sont successifs, leur contrariété prend le nom de rythme, opposition si curieusement étudiée par Herbert Spencer, qui l’a érigée en loi universelle, mais l’a déformée et pour ainsi dire décaractérisée en la généralisant abusivement. Ramenée à ses justes limites, elle regagne en originalité et en portée véritable ce qu’elle perd en illusoire généralité.

Arrivons aux extrêmes dynamiques simultanés. L’opposition de ceux-ci peut être rayonnante ou linéaire[1]. Cette distinction, à première vue, semble ne regarder que les extrêmes d’ordre physique, mais nous allons voir que, par extension, elle s’applique aux extrêmes vivants et sociaux. — Rayonnante, l’opposition dynamique simultanée peut être centripète ou centrifuge. Linéaire, elle prend le nom de polarité, sous lequel elle a un rang éminent dans les sciences. — Les exemples types de ces divers genres de contraires nous sont fournis par la physique et l’astronomie. Le son, la lumière, l’électricité sont des vibrations qui se propagent ou tendent à se propager, suivant toutes les directions possibles de l’espace dans l’air ou dans l’éther. Un rayon quelconque produit

  1. La même distinction est applicable aux symétries vivantes, qui peuvent être, on le sait, ou omnilatérales (rayonnés) ou bilatérales.