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Si une telle force existe avec un double caractère, bien rare dans l’histoire du monde — l’universalité et l’unité — où réside-t-elle et comment la combattre ?

Messieurs, songez-y. Si ce n’est pas là un rêve, peut-il y avoir pour des chrétiens, pour des patriotes, à quelque nationalité qu’ils appartiennent, une préoccupation plus constante que celle de combattre les progrès d’un mal si menaçant, de le faire reculer et de le détruire, en remontant à son origine, pour n’en pas laisser le germe de mort aux générations futures ?

Depuis un siècle et demi cette question se pose ; longtemps les meilleurs esprits l’ont ignorée. Quand ils en ont reconnu l’existence, beaucoup sont restés volontairement aveugles, quelques-uns sont devenus complices.

Cet aveuglement et cette complicité ont porté leurs fruits. Dans la plupart des États du monde la génération actuelle est devenue l’esclave d’une secte cosmopolite.

Oui, jadis l’Eglise catholique a détruit l’esclavage païen. Voilà qu’aujourd’hui — par ignorance, par aveuglement, par leurs passions — les nations du monde entier se courbent sous le joug de l’esclavage maçonnique.

L’orateur constate qu’en France il est devenu très difficile de contester le péril ; toutefois, pendant longtemps, et jusqu’à ces dernières années, beaucoup d’hommes bien intentionnés refusaient de voir dans la franc-maçonnerie un danger social. Dans certains pays, au Canada par exemple, beaucoup de personnes refusent encore de croire à l’influence malsaine qu’exercent les loges sur la politique.

Pourtant dans notre jeune pays, le mal maçonnique fait des progrès rapides, à cause de l’aveuglement et de la complicité de certains hommes politiques qui ne veulent pas voir.

Longtemps, dit M. Robinet de Cléry, dans ses constitutions, dans ses déclarations publiques, pour donner le change aux gouvernements qu’elle minait, la secte a dissimulé son but, le rôle qu’elle s’efforçait de jouer, ses moyens d’action et d’influence.

Tant que la dissimulation peut leur être utile, les francs-maçons prétendent qu’ils ne s’occupent pas des questions politiques : quand il n’y a plus de danger, les vénérables frères sont les premiers à se vanter de leur hypocrisie avec un rare cynisme.